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Dinna Fash Sassenach - Outlander
Les habitants de l'étang

Tout au long de ce récit, Valérie Gay-Corajoud s’intéresse à la nature de son bourreau, mais surtout, à la manière dont elle est devenue victime.

Elle livre sans complaisance, comme elle a toléré sa cruauté tout en continuant de prendre sa défense durant des années. Elle relate son quotidien aux côtés de ses enfants, dont le fils qu’ils ont eu ensemble, diagnostiqué autiste à l’âge de 3 ans et retrace sa descente aux enfers jusqu’à un désir de suicide. Puis finalement, terrorisée par ses actes de violence de plus en plus réguliers, comment elle est parvenue à s’en sortir en s’enfuyant avec son fils à l’autre bout de la France.

Elle souhaite, avec ce témoignage à visage découvert, aider les lecteurs à saisir comment un manipulateur réussit à capturer sa proie, à l’isoler, la rendre dépendante. Mais plus que tout, elle aimerait faire comprendre que les victimes ne sont ni stupides, ni masochistes, mais à ce point meurtries qu’elles n’ont plus les moyens de s’extirper du piège dans lequel elles sont engluées.

Extraits

Voilà… c’était comme ça. C’est lui qui donnait, c’est lui qui reprenait. Il allait falloir que je le comprenne et que je l’admette. C’était ce message qu’il venait de m’envoyer. Si je l’acceptais, il serait mon prince, dans le cas contraire, il me ferait vivre un enfer. Mais je me leurrais bien sûr, car assez vite j’ai réalisé qu’il n’y avait aucune norme, aucune règle. Ce qui marchait un jour ne fonctionnait pas le lendemain. Même pour cela, c’est lui qui décidait.
Je me souviens d’une discussion que nous avions eue à propos de la Shoah, et notamment du merveilleux livre de Primo Lévi : « si c’est un homme ». L’auteur expliquait que l’une des stratégies mises en place par les gardiens des camps de concentration afin de maîtriser les prisonniers consistait à n’avoir aucune ligne de conduite identifiable. Un jour, ils envoyaient à la chambre à gaz les plus silencieux et le jour d’après les plus bavards. Un jour, ils donnaient à manger à ceux qui se tenaient devant, et la fois d’après à ceux qui se tenaient derrière. Ainsi, personne ne pouvait échapper à leur pouvoir arbitraire et aucun groupuscule n’était en mesure d’organiser une résistance. De plus, cela provoquait l’immobilisme chez les prisonniers qui, à tout moment, et, quels que soient leurs attitudes, pouvaient être les prochains à être exécutés.
Tristan s’était montré admiratif devant cette ingéniosité et ne cessait d’en décrire les rouages et la perversité. Je suis certaine qu’il s’en est inspiré dans sa manière de se comporter avec moi.

Voilà… c’était comme ça. C’est lui qui donnait, c’est lui qui reprenait. Il allait falloir que je le comprenne et que je l’admette. C’était ce message qu’il venait de m’envoyer. Si je l’acceptais, il serait mon prince, dans le cas contraire, il me ferait vivre un enfer. Mais je me leurrais bien sûr, car assez vite j’ai réalisé qu’il n’y avait aucune norme, aucune règle. Ce qui marchait un jour ne fonctionnait pas le lendemain. Même pour cela, c’est lui qui décidait.
Je me souviens d’une discussion que nous avions eue à propos de la Shoah, et notamment du merveilleux livre de Primo Lévi : « si c’est un homme ». L’auteur expliquait que l’une des stratégies mises en place par les gardiens des camps de concentration afin de maîtriser les prisonniers consistait à n’avoir aucune ligne de conduite identifiable. Un jour, ils envoyaient à la chambre à gaz les plus silencieux et le jour d’après les plus bavards. Un jour, ils donnaient à manger à ceux qui se tenaient devant, et la fois d’après à ceux qui se tenaient derrière. Ainsi, personne ne pouvait échapper à leur pouvoir arbitraire et aucun groupuscule n’était en mesure d’organiser une résistance. De plus, cela provoquait l’immobilisme chez les prisonniers qui, à tout moment, et, quels que soient leurs attitudes, pouvaient être les prochains à être exécutés.
Tristan s’était montré admiratif devant cette ingéniosité et ne cessait d’en décrire les rouages et la perversité. Je suis certaine qu’il s’en est inspiré dans sa manière de se comporter avec moi.

À en perdre la raison 

Une décennie sous l'emprise d'un manipulateur  

Pour commander le livre, il vous suffit de vous dirriber vers le site TheBookEdition  

 

Le livre est broché, au format A5, c’est-à-dire d'une hauteur de 21 cm et d'une largeur de 14,8 cm

Il possède 212 pages et coûte  12,00 € 

 

Vous pouvez également visiter ma page : auteure pour faire connaissance avec tous mes ouvrages 

 

 

 

 

  

Les gendarmes sont venus le chercher deux mois après. Ils étaient quatre, accompagnés de deux chiens. Ils l’ont emmené de force alors qu’il était en peignoir de bain, ne lui laissant pas le temps ni de s’habiller ni de prendre ses médicaments et ses cigarettes. J’ai dû les supplier d’accepter un sac avec tout ce que j’ai pu fourrer dedans à toute allure. Nos chiens aboyaient, Théo hurlait, les voisins se sont attroupés devant notre porte.

 

Quoi qu’il en soit de l’attitude de Tristan, qui était très doué pour se mettre les gens à dos, je peux attester de l’extrême brutalité de ces gendarmes et de cette expression de satisfaction qu’ils affichaient en le malmenant de la sorte. C’étaient les mêmes qui avaient refusé sa plainte quelques mois auparavant. Je pense qu’ils s’étaient dit des choses ce jour-là, dont je n’ai jamais rien su et qui expliquaient cette hargne démesurée. Ils ne nous ont présenté ni mandat d’arrêt, ni mandat d’amener, malgré l’express demande de Tristan qui, bien sûr, connaissait les procédures obligatoires sur le bout des doigts. D’évidence, il s’agissait d’un règlement de compte.

Et puis tout à coup, je me suis retrouvée seule, avec mon fils qui pleurait en se roulant par terre.  

L’enfer n’a pas de limites. Voilà ce que je me suis dit.